Exposition conçue avec les oeuvres de l’artiste et les productions de la classe de 6e CHAAP du collège Dulcie September de l’enseignant J. Lioger
Kristina Shishkova peint des étendues habitées de roches et de glaciers, façonnées de profonds miroirs d’eau, formées d’horizons esquivés, d’aubes improbables et persistantes. La peintre crée des paysages qui apparaissent comme des espaces recomposés, insondables, hallucinés. Parfois d’une singularité quasi surnaturelle comme une aurore boréale, ils résultent de réminiscences fines d’expériences sensibles vécues dans de véritables
paysages naturels. « Je me construis une banque d’images à partir des éléments et des expériences visuelles rencontrées dans la nature. Je m’intéresse au paysage : les rochers, les formes naturelles, les textures et les couleurs qui se créent sur une surfaces par l’érosion. » Comme assemblés à la manière de collages, ces sites peints semblent transfigurés, affublés de plusieurs facettes. Disparates, ils restent toujours équilibrés, ils sont harmonisés. En déplaçant des éléments de leur contexte pour créer de nouvelles architectures bucoliques, l’artiste joue avec notre perception. De par l’ambiguïté de leur provenance, il s’élabore une certaine étrangeté. Sans être conceptuels, ces paysages combinés sont mentaux. Jamais hasardeux, ils sont reconstitués à partir d’une mémoire d’impressions dérobées lors de promenades et alliées à des images. Par là même, ils demeurent fondamentalement imaginaires. Recomposés sans jamais être artificiels, leur prestance est majestueuse, souveraine. Grave mais pondérée, elle ne pavoise pas. La nature éprouvée et la peinture sont en constant dialogue, comme si l’artiste en peignant tentait de déplier le temps, de fixer le défilement du paysage pour pouvoir perpétuellement l’explorer et le contempler à l’infini.
L’organisateur est : Pôle Culturel de la ville d’ Arcueil