Après Anna Karénine et Mademoiselle Julie, Bérénice est le dernier volet de notre trilogie autour des grandes héroïnes féminines en quête d’émancipation et de liberté.
La tragédie de Racine écrite en 1670 commence par l’annonce de la mort du père de Titus. Avec l’accession au trône, Titus renonce à épouser Bérénice. Il charge alors son ami Antiochus, qui aime en secret Bérénice, de le lui annoncer à sa place.
Bérénice est entière, pure, déterminée, insoumise. Selon Titus, empereur de Rome: “Beauté, gloire, vertu, je trouve tout en elle” Pour ces raisons, ni lui, ni son rival Antiochus, roi de Comagène, ne parviennent pas à s’en éloigner
Titus renonce au mariage car il y a en lui la noirceur d’un homme du XXIème siècle, celle d’un désenchanté, d’un Hamlet tourmenté, incapable d’embrasser le bonheur conjugal.
C’est une réflexion sur nos héros épris d’absolu, de leurs richesses, de leurs musiques secrètes. Titus aurait-il pu avoir les deux : Bérénice et l’empire ? Profite-t-il des lois de Rome pour renvoyer cette Reine de Judée? Car selon Roland Barthes “ Rome est silencieuse et chacun lui fait dire ce qu’il veut ”.
Gaëtan Vassart
Texte de Racine, mise en scène par Gaëtan Vassart, adaptation de Jean Claude Carrière
L’organisateur est : Théâtre des Quartiers d’Ivry