Conférence autour du plus grand écrivain iranien ayant vécu à Cachan
Conférence animée par l’auteure, éditrice et traductrice Sorour Kasmaï
Sadegh Hedayat arriva à Cachan dans la soirée du 23 février 1927, à bord d’une rame de la ligne de Sceaux et s’installa dans une pension de famille au 2ter, avenue Carnot. Le service culturel de l’Ambassade de la Perse l’avait inscrit à l’école des Travaux Publics considérant que « le pays avait besoin avant tout d’ingénieur ». Or, le jeune Sadegh Hedayat n’avait qu’une vocation: devenir écrivain. Les études d’ingénieur lui servaient uniquement de prétexte pour vivre près de Paris, s’imprégner de la littérature, de la musique, de l’ambiance artistique des années folles et surtout de se consacrer à sa propre écriture. Son séjour à Cachan dura presque dix-huit mois. Une période riche en découvertes pendant laquelle il connut même son premier amour en la personne de Thérèse, la fille des propriétaires de sa pension qu’il rencontrait en cachette sous le pont de l’aqueduc. Pourtant, les études vouées d’avance à l’échec, il finit par jeter l’éponge et se consacra intensivement à l’écriture avant de devoir rentrer en Iran.
Vingt ans plus tard, devenu un grand écrivain dans son pays, Sadegh Hedayat revint à Paris, avec dans sa valise cette fois une œuvre importante qu’il espérait faire publier en français. Une œuvre devenue de nos jours l’emblème de la littérature moderne iranienne : visionnaire et iconoclaste, inspirée par les Lumières et critique envers l’obscurantisme. « Tel un signe éperdu dans la nuit » la qualifiait André Breton.
Le 9 avril 1951, Sadegh Hedayat se donna la mort à Paris. Il fut inhumé au cimetière du Père Lachaise.
A lire : La Chouette aveugle (José Corti), L’Enterré vivant (José Corti), Trois gouttes de sang (Phébus).