Ce texte, un des tout premiers écrits par Wajdi Mouawad en 1997, est mis en scène par Stanislas Nordey dans une esthétique volontairement minimaliste et frontale. Il nous invite à pénétrer dans la tête et dans le corps de John, un être bien vivant qui exprime sa solitude, son désespoir, sa colère.
A l’origine de ce texte, il y a une commande dont le thème était l’intolérance. Wajdi Mouawad a choisi de “ retourner ” cette question pour défricher un terrain peu exploré : l’intolérance envers soi-même. Qu’est-ce qui fait que tant de jeunes gens ne supportent plus “ la vie ” ?
Pour moi, le suicide n’est pas le sujet de la pièce. Il est la conséquence d’un état général qu’on peut appeler le “ mal-être ”, mais ce qui est surprenant chez John, c’est qu’il l’exprime avec une vitalité immense. Au point qu’on pourrait se demander : est-ce qu’il a de vraies raisons de mettre fin à ses jours ? Cette question nous renvoie à une autre tout aussi essentielle : comment mesurer la douleur de quelqu’un ? Comment mesurer l’impact de ce qu’on pourrait qualifier de petites phrases, de petits faits ? Qu’est ce qui donne envie de dire “stop” à tout ?
Damien Gabriac
Texte de Wajdi Mouzwad, mise en scène par Stanislas Nordey
L’organisateur est : Théâtre des Quartiers d’Ivry