Un poète perd la femme aimée. Quels enfers va-t-il devoir traverser pour la retrouver ? « Never, never, never. » C’est par cette citation de Shakespeare que répondait l’Esprit – invoqué un soir de 1956 lors d’une séance de spiritisme – au poète britannique Ted Hughes et à son épouse la poétesse américaine Sylvia Plath, lesquels lui avaient demandé quel [était] le plus grand vers jamais écrit par un poète anglais.
Une longue nuit de 1984, veille du jour où il va se voir décerner le titre de poet laureate, Ted reçoit tour à tour la visite de deux femmes : celle de son épouse Sylvia, morte suicidée vingt ans plus tôt, et celle d’Assia, l’autre femme, qui remplaça – ou plutôt ne remplaça pas – Sylvia et qui se tua elle aussi, six ans plus tard, submergée par la gloire posthume de la première.
Cette nuit-là, une porte s’ouvre sur un passé qui ne cesse de se rejouer au présent. Dans un espace originel – l’appartement londonien où Ted vécut successivement avec Sylvia, puis avec Assia – d’autres temps et d’autres lieux vont surgir. Tous ont été habités et sont toujours hantés par les trois protagonistes de la pièce, indissolublement liés les uns aux autres par l’amour, la mort, la poésie.
Ce huis-clos féroce et tendre à la fois s’inspire des vies de Ted Hughes, Sylvia Plath et Assia Wevill, et traite d’un sujet bien plus universel : la perte d’êtres chers et la réconciliation avec un passé douloureux.