Demande de droit d’asile, bilans médicaux, ordonnance d’échographie… Dans un café de La Courneuve, Mariam, visage vieilli par des mois de vie à la rue, trie fébrilement ses papiers rangés dans une pochette plastique. Sous sa robe ample se devine un ventre arrondi par cinq mois de grossesse.
“Dans les chambres, on entend la musique du 115 en boucle. Elles restent des heures en attente, pour rien”, soupire Véronique, sage-femme à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis. Depuis plusieurs années, le nombre de mères sans abri a explosé dans le nord-est de l’Ile-de-France, générant des dilemmes ingérables dans les maternités.
À l’heure des massifs départs en retraite non remplacés de soignants, l’arrivée d’une sage-femme en ville est un heureux événement. À Noiseau, Colyne Mauduit a déjà fait le plein de patients, un mois après son installation dans la toute nouvelle maison médicale intercommunale.
Procréation médicalement assistée (PMA), traitements de l’infertilité… Un centre dédié vient d’ouvrir à Sucy-en-Brie, sous l’égide de Véronique Boulard, gynécologue spécialisée. L’aménagement du cabinet a été financé par la commune qui n’échappe pas aux déserts médicaux.
Lieu emblématique de l’accouchement naturel et de l’histoire des droits des femmes, la maternité des Lilas, située en Seine-Saint-Denis, était à nouveau menacée de fermeture par l’Agence régionale de santé. Elle a obtenu un sursis d’un an.