L’émotion régnait ce lundi soir au Min de Rungis, à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes de la première promotion de l’Académie Mandar, qui récompensait 13 jeunes étrangers isolés envoyés par le Conseil départemental pour une session de formation de deux mois pour devenir employé de rayon fruits et légumes.
“J”ai hâte de travailler !” sourit Mody, qui vient de fêter ses 19 ans. Diplômé de l’académie Mandar il y a tout juste 15 jours, Mody devrait recevoir une promesse d’embauche avant la fin de la semaine, après un entretien concluant passé il y a quelques jours. Arrivé en France il y a deux ans, le jeune homme a d’abord suivi des cours dans la région Centre, notamment pour apprendre la langue. Gary, Souleimane et les autres viennent aussi de passer deux mois au sein des locaux de Mandar, l’un des grossistes en fruits et légumes les plus connus du Min. Deux mois de formation, ponctués de stages en magasin, pour découvrir l’univers des maraîchers. “On leur a tout appris : de l’agriculture des produits jusqu’à leur mise en rayon, en passant par l’épluchage d’un poireau“, explique Patrick Cuna, formateur indépendant spécialisé en fruits et légumes, qui a monté un programme spécifique pour ces publics a la demande de Mandar et du Conseil départemental du Val-de-Marne. “Le programme comptait 17 jours de formation théorie, et 5 jours de stage. Après cette formation express, spécialisée pour les fruits et légumes en moyenne et grande surface, ils peuvent travailler immédiatement“, insiste Patrick Cuna.
Deux semaines après la validation de leurs diplômes, 4 des 13 diplômés ont déjà décroché un emploi, 2 sont en attente d’une promesse d’embauche et 6 autres ont été convoqués à des entretiens. Alias, s’est même vu remettre une promesse d’embauche à l’occasion de cette cérémonie. “Je ne vais pas mentir, ce n’était pas facile lorsque je suis arrivé en France. Grâce à cette formation, on reprend confiance. Dans les stages, nos employeurs nous ont dit qu’on avait très bien travaillé” , témoigne Oussy, arrivé du Mali il y a deux ans et sur le point de fêter ses 18 ans. “Ce sont des jeunes dont la capacité de travail est phénoménale. Ils ont une motivation hors norme, ils sont attentifs, curieux, exigeants. Je n’ai aucun doute sur le fait que l’ensemble des diplômés travaillera d’ici à la fin de l’année. C’est notre objectif : 100% d’emploi pour les diplômés , se réjouit Shaoul Abramczyk, président du groupe Mandar, qui a ouvert son académie en 2015 dans le but d’en faire “un lieu de transmission“. ” Ils veulent travailler, et bien travailler. Je les félicite et je félicite tous les acteurs de terrain, du personnel de Mandar jusqu’aux travailleurs sociaux”, se réjouit pour sa part Isabelle Santiago, vice-présidente du Conseil départemental.
Une deuxième promotion pourrait rapidement voir le jour
Du côté du Conseil départemental, à l’initiative du dispositif qui a coûté environ 30 000 euros, on fait le même constat. “Tout s’est fait très vite, on a eu l’idée en avril dernier“, se rappelle Christine Buisson, chef du projet “Réaji” au sein du service d’Aide sociale à l’enfance. “On voulait créer des formations courtes, qui offrent rapidement un travail, pour les mineurs isolés étrangers qu’on accompagne. Ils sont dans une impasse administrative. Pour travailler, il faut des papiers. Sans papiers, on ne peut pas travailler. On veut donc les aider à trouver cet emploi avant leur majorité. Ils n’aspirent qu’à cela“, motive Christine Buisson.
Le dispositif a déjà fait des émules puisqu’une quinzaine de jeunes suivent une formation similaire d’agents d’hygiène et de propreté depuis cette semaine, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Partant de ce constat, l’académie Mandar pourrait très vite recevoir une deuxième promotion de jeunes.
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Bel exemple. A suivre.
Comme cela fait plaisir à lire !
Merci Mandar et les personnalités autour de ce beau projet. C’est cela l’innovation ! C’est même de nos jours une révolution.
Selon l’article, ces jeunes trouvent du travail. Même au SMIC, le retour sur investissement se chiffre en mois. Mais j’imagine que quand les faits ne corroborent pas avec votre idéologie, ce sont les faits qui ont tort.
Rien qu’en cotisations sociales, 13 employés au SMIC pendant un an, cela représente environ 30 000 euros (195€ par mois pour un salarié au SMIC), soit le cout de la formation. Il y a de bonnes chances que ces personnes travailleront à un salaire supérieur au SMIC, et certainement plus qu’un an. De plus, elles paieront des impôts – au moins la TVA sur les produits qu’elles achèteront.
Et non, la France, c’est beaucoup plus que l’État français. L’État français, c’est une institution. La France, c’est en plus la population, la culture, l’histoire, les paysages, etc. Quand un personne dit “J’aime la France”, elle ne veut pas dire “J’aime l’État français”. Bref, dire “La France est endettée” ou “La France va faire faillite”, c’est faux, car cela ne traite que de l’État français, qui n’est qu’une partie de la France.
Je m’auto-cite : “et rembourseront dans l’année cette somme”. Cette opération fait diminuer la dette, votre raisonnement est donc nul et non avenu.
Par ailleurs, vous confondez la France et l’État français. C’est l’état qui est endetté, pas la France. Rien que l’épargne financière des Français représente 2 fois la dette publique (https://www.banque-france.fr/uploads/tx_bdfgrandesdates/Focus_14_FR_02.pdf).
De plus, la dette publique britannique a atteint 250 % du PIB britannique en 1815, ce qui n’a pas empêché le Royaume-Uni de dominer le monde durant le 19e siècle (http://www.ukpublicspending.co.uk/uk_national_debt_chart.html)
Avec 30 k€, combien pensez-vous qu’il est possible de former de jeunes SDF ? À mon avis, au mieux un. Là, 13 ont été formés, et rembourseront dans l’année cette somme rien qu’en cotisations sociales. C’est une allocation judicieuse des deniers publiques.
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