Proposer aux patients des nuits d’hôtel plutôt qu’à l’hôpital en amont ou en aval de leur opération ou prestation de soins, telle est l’expérimentation récemment lancée dans 41 établissements dont l’IGR (Institut Gustave Roussy) de Villejuif, déjà pionner en la matière.
Le centre de lutte contre le cancer a en effet expérimenté ce principe dès 1988 avec un hôtel voisin. A l’époque, le test portait sur 60 chambres et était cofinancé par la Caisse régionale d’Assurance maladie (Cram) qui réclamait en contrepartie la fermeture de 40 lits d’hospitalisation (cf le rapport d’orientation réalisé par la Haute Autorité de la Santé, Has). Il concernait principalement les patients habitant en province (90%), dans le cadre notamment de bilans ou de cures de chimiothérapie. Depuis 2008, le dispositif a évolué, sans participation de l’Assurance maladie mais avec prise en charge par l’hôpital. Il concerne désormais une quinzaine de chambres durant la semaine et quelques unes le weekend. En parallèle, l’hôpital a développé depuis 2010 des appartements-hôtels pour les séjours plus longs, et compte une petite dizaine de studios. Le centre a aussi mis en place dès 1991 une maison des parents et des enfants, financée par une fondation, une association de patients et l’IGR et qui compte quelques 20 chambres de 3 à 5 personnes, pour les familles et les enfants traités en radiothérapie, en situation post-greffe, ou encore en bilan de plusieurs jours pour ceux qui viennent de province.
En 2015, l’État a lancé un projet d’expérimentation à plus grande échelle que celle de l’IGR et des quelques autres établissements pilotes comme l’Hôtel Dieu à Paris, afin d’évaluer l’intérêt d’une généralisation de ce dispositif et son éventuelle prise en charge par la Sécurité sociale. L’objectif : faire des économies en épargnant des nuitées hospitalières (entre 1000 et 1500 euros la nuit) lorsque cela n’est pas considéré comme nécessaire. Une tendance, déjà esquissée dans un certain nombre de pays étrangers mais qui nécessite une évaluation approfondie concernant l’impact sur les patients. C’est dans ce contexte que l’État a publié au mois de juillet la liste des 41 établissements qui seront pilotes durant trois ans. En Île-de-France, l’IGR fait partie des 8 établissements retenus avec Robert Debré, Necker, Bichat, les Quinze-Vingt, l’Institut Curie, Foch (à Suresnes) et le Centre hospitalier intercommunal de Poissy-Saint-Germain. Cette expérimentation sera financée par le Fonds d’intervention régional.
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