Créer un vrai supermarché coopératif géré par des citoyens et où l’on trouve tous les produits de base (pas seulement alimentaires) à des prix accessibles est un travail de longue haleine. Dans le Val-de-Marne, trois passionnées se sont attelées à la tâche depuis un an, rejointes depuis par d’autres motivés. Ils organisent une nouvelle réunion de présentation ce samedi 19 janvier à Créteil. Point d’étape.
A terme, ce supermarché coopératif vise une installation sur un minimum de 1000 m2 avec une ouverture tous les jours. Une taille qui implique un nombre de coopérateurs d’au moins un millier et une organisation sacrément rodée. D’où la nécessité de procéder par étapes. Pour l’instant, l’association des amis de la Coop’cot compte 140 adhérents. “Nous pourrions croître plus vite mais nous tenons à ce que chaque adhérent ait au moins participé à une réunion de présentation du projet“, explique Anne Courtel, l’une de ses initiatrices du projet.
Enseignante, elle a grandi à la Cité verte de Sucy-en-Brie, commune où elle vit toujours et d’où elle part tous les matins avant le lever du jour pour attraper le 393 qui l’emmène à son école de Choisy-le-Roi. L’an dernier, elle avait obtenu un mi-temps pour pourvoir consacrer du temps à son projet, mais elle n’a pas pu le conserver cette année et doit donc jongler avec son agenda. Son amie bonneuilloise, Marie-Noëlle, également professeure des écoles, et avec qui elle a décidé de se lancer après avoir vu le film Foodcup et visité le supermarché coopératif parisien La Louve, a pu en revanche rester à mi-temps. La troisième passionnée à l’origine de l’aventure, la tante de Marie-Noëlle, est infirmière en pré-retraite et a aussi un peu plus de temps.
Un projet social avant tout
Car même en avançant pas à pas, le rythme est soutenu, entre l’organisation de la structuration et le développement. “Aujourd’hui, nous organisons deux réunions de présentation par mois“, indique Anne Courtel. Présenter le projet en détail est une étape incontournable pour ne pas se méprendre sur les intentions. “Notre projet est d’abord social. Nous voulons permettre autant que possible de mieux se nourrir avec des prix plus justes et de bons produits, mais nous ne sommes pas 100% bio et 100% local. Notre exemple est celui de La Louve où chacun peut trouver son compte. Un vegan qui ne se nourrit que de bio peut y remplir entièrement son caddie mais une personne qui n’a pas les moyens de s’acheter que du bio peut aussi trouver des produits moins chers, et les populations nord-africaines du quartier qui sont habituées à certains produits peuvent également les trouver. La coopérative ne travaille pas qu’avec des producteurs en direct mais choisit des centrales d’achat indépendantes“, explique la future coopératrice.
Au-delà des réunions de présentation, l’association des amis de la Coop’Cot organise des ateliers tous les mois pour les adhérents afin d’apprendre à fabriquer sa lessive, ses pastilles de lave vaisselle, réduire ses déchets, utiliser tel ou tel légume de saison, ou encore visiter la Louve. “Nous souhaitons aussi sensibiliser au-delà des premiers adeptes qui sont essentiellement des gens déjà sensibilisés, en allant dans les écoles, les maisons de retraites, les centres sociaux, l’université… Une distribution de pommes est par exemple prévue à l’Upec en mars.”
Première étape franchie : le groupement d’achats
En dehors du développement des adhérents, la première étape opérationnelle franchie est celle du groupement d’achats, auprès cette fois de producteurs locaux, une fois par mois, avec livraison chez un des adhérents pour la répartition. Des partenariats ont ainsi été passés avec Val Bio, qui a plusieurs chantiers d’insertion dans le département, un boulanger bio de Sucy, une volaillère, des brasseurs de villes du département, un domaine viticole du sud de la France… “Pour l’instant, nous ne travaillons toutefois que sur des petites quantités donc ne nous pouvons pas proposer les mêmes prix que dans un supermarché, d’autant que nous exerçons déjà la marge de 20% que nous appliquerons par la suite pour financer le fonctionnement”, explique Anne Courtel.
Défi 2019: l’épicerie test
La seconde étape sera celle de l’épicerie test, avec création effective de la coopérative, que l’association des Amis de la Coop’Cot espère ouvrir d’ici à la fin de l’année, à condition d’avoir déniché le local de 150 m2 minimum pour l’accueillir, à Créteil ou dans une ville voisine. La petite épicerie sera alors ouverte 3 jours par semaine 7 heures par jour, par exemple les jeudi, vendredi et samedi. En dehors du local, le fonctionnement de l’épicerie test reposera sur l’implication des coopérateurs à raison de trois heures de présence sur place par mois. Pour que le schéma fonctionne, l’association estime qu’il faudra alors pouvoir s’appuyer sur 250 à 400 citoyens coopérateurs.
En termes de financement, la structure a bénéficié du soutien du territoire Grand Paris Sud Est Avenir et du Conseil départemental du Val-de-Marne, dans le cadre d’appels à projets Economie sociale et solidaire, à hauteur totale de 19 000 euros.
En savoir plus
Pour en savoir plus sur le projet : les prochaines réunions de présentation auront lieu aux dates suivantes :
Samedi 19 janvier à 16 heures au centre Madeleine Rébérioux de Créteil
Jeudi 31 janvier à 19h30 à la Maison des associations de Créteil
Samedi 16 février à 16 heures au centre Madeleine Rébérioux de Créteil
Jeudi 28 février à 19h30 à la Maison de solidarité de Créteil
Voir le site Internet de l’association
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Bonjour,
J’ai laissé mon adresse mail pour recevoir la Newsletter.
Il y a quelques années, j’avai rencontré une militante de ce type de projet, inscrite à la Louve. Trop engagé je n’étais pas disponible, géographiquemet non plus.
Il y a quelques jours (le 5 mai 2021, Isabelle de Thiais) une candidate d’un jeu télévisé a présnté cette activité à laquelle elle participe, dans le Val de Marne.
J’habite actuellement à Villejuif, et je serai intéressé par vos engagements, là où ils en sont, création ou réalisation active.
Mercide m’informer d’une possible participation
Habitante de Champigny sur Marne, je suis membre de La Louve (porte de la Chapelle) depuis plus de deux ans et traverse tout Paris à scooter pour faire mes courses et bénévolat…
Cette coopérative compte plus de 7 000 membres (à confirmer)…
Je félicite ces deux enseignantes et cette infirmière retraitée pour leur démarche constructive et citoyenne…
Surtout, ne lâchez pas l’affaire ; ça va marcher…
Il faut “simplement” que les Val de Marnais soient informés et le bouche à oreille est la meilleure des promotions…
La réussite est sur le chemin, j’en suis convaincue…
J’ai un peu du mal à croire à leur objectif de 1,000 coopérateurs même si je leur souhaite d’y arriver.
En principe ce genre de coopérative est lancée dans des zones extrêmement denses pour avoir assez de coopérateurs potentiels à proximité immédiate puisqu’on cherche à faire ses courses au plus près de son logement.
Au vu de la densité moyenne du Val de Marne je ne vois pas comment leur projet sera viable.
Je vous invite à vous joindre à nous, il ne restera plus que 859 personnes à convaincre 😉
À bientôt j’espère.
Anne des Amis de la Coop’Cot
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