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Grève | Val-de-Marne | 10/05/2022
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Les maîtres-nageurs des piscines du Grand Orly Seine Bièvre en grève tournante depuis 6 mois

Les maîtres-nageurs des piscines du Grand Orly Seine Bièvre en grève tournante depuis 6 mois © Chloé Bergeret

Depuis octobre dernier, les maitres nageurs des 9 piscines intercommunales du territoire Grand-Orly Seine Bièvre organisent des grèves tournantes pour protester contre la nouvelle organisation du travail liée à l’application de la loi sur les 1607 heures.

Voilà six mois que les maîtres-nageurs du Grand-Orly Seine Bièvre (GOSB) se sont mis en grève et ferment de manière intermittente les bassins des 9 piscines de la collectivité (Kremlin-Bicêtre, Cachan, L’Haÿ-les-Roses, Fresnes, Athis-Mons, Villeneuve-Saint-Georges, Villejuif, Juvisy-sur-Orge et Vitry-Châtillon). A certains moments, les villes parviennent à prévenir les usagers un peu en amont. A d’autres, c’est en arrivant sur place que les familles ou groupes scolaires se heurtent à porte close.

En cause, un mouvement social dans l’ensemble des neuf centres nautiques qui emploient 189 agents dont 72 maîtres-nageurs sauveteurs et enregistrent 1 million d’entrées chaque année.

Le territoire Grand Orly Seine Bièvre compte 9 piscines intercommunales à Cachan, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses, Le Kremlin-Bicêtre, Villejuif et Villeneuve-Saint-Georges en Val-de-Marne et Athis-Mons, Juvisy-sur-Orge et Viry-Châtillon en Essonne.

Plus d’heures le week-end

Ce-sont les maîtres-nageurs qui ont lancé leur mouvement, en désaccord avec le changement de leurs conditions de travail. Auparavant, ces piscines étaient chacune gérées par des intercommunalités différentes. Elles sont désormais regroupés au sein du territoire Grand-Orly Seine Bièvre. Celui-ci mène depuis plusieurs mois des négociations avec les représentants du personnel pour appliquer la loi sur les 1607 heures et a voulu harmoniser au passage les différents régimes qui préexistaient. “Sous couvert de cette loi, notre employeur en a profité pour modifier nos conditions de travail à la baisse. Certaines piscines respectaient déjà les 35 heures, d’autres avaient 36 heures avec des RTT, et pour ceux qui travaillaient moins de 35 heures, ils vont devoir travailler davantage le week-end, passant de un sur quatre à un sur trois. A cela s’ajoutait une reconnaissance de la pénibilité de nos métiers (travail avec le chlore, horaires décalés, travail du week-end, sauvetage) qui nous offraient des compensations. Aujourd’hui, lorsqu’on voit une annonce de recrutement d’un jeune maître-nageur dans le secteur privé, leurs conditions sont meilleures que pour nous qui travaillons dans le public avec des décennies d’ancienneté. Le territoire va avoir un mal fou à recruter”, explique l’un des porte-paroles du mouvement. Ces derniers mois, des rencontres ont eu lieu sans jamais aboutir à un compromis. Pour se structurer, les agents ont donc créé une antenne territoriale du Syndicat National Professionnel des Maîtres Nageurs Sauveteurs (SNPMNS) et ont également pris attache avec des syndicats locaux.

Le territoire veut boucler le dossier avant l’été

A la présidence du Grand-Orly Seine Bièvre, la durée exceptionnelle de cette grève et les mécontentements qu’elle provoque auprès des usagers est source d’embarras. Tout en rappelant son attachement au droit de grève, le territoire dénonce le mode d’action des maitres nageurs et a publié à deux reprises des lettres aux usagers pour expliquer les raisons de ce conflit social, allant jusqu’à dévoiler les arguments mis sur la table dans les négociations. “Avant cette loi, certaines piscines appliquaient des régimes à 1476 heures ou 1512 heures annuelles. Nous étions donc en-deçà de ce qu’impose la loi. Nous butons encore sur ces questions alors que nous avons proposé plusieurs mesures compensatoires (une demi-heure pour l’habillement, une heure de préparation physique par semaine, deux heures de préparation à l’enseignement de la natation,…). Nous avons demandé aux représentants du personnel de nous écrire à nouveau leurs demandes et voulons régler cela d’ici fin juin. En parallèle, nous avons lancé des recrutements pour pallier les problèmes générés par ces grèves tournantes”, explique-t-on au cabinet de Michel Leprêtre, le président du territoire. “Les négociations ont abouti avec tous les services et nous sommes en discussion avec la préfecture du Val-de-Marne pour faire valider notre organisation, nous ne pouvons pas nous permettre de tout mettre en péril“, confie-t-on au territoire.

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