Au Samu-Smur Mondor de Créteil, les interventions ont bondi de 30 % par rapport à 2019. Toujours plus sollicités, les opérateurs réclament de meilleurs salaires. Une partie d’entre eux, les régulateurs, ont obtenu partiellement gain de cause à l’occasion de la visite du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, ce jeudi.
Il est 10 heures ce jeudi et les téléphones du Samu du Val-de-Marne ont déjà retenti à 340 reprises ! Toute la nuit, le 15 a été composé une dizaine de fois chaque heure, puis la courbe ne cesse de croître à partir de 6 heures du matin. À la réception des appels, sept assistants de régulation médicale, les ARM prennent des notes sur l’état de santé des personnes et leur adresse précise. A leurs côtés, des médecins évaluent le degré d’urgence, dispensent des conseils médicaux et orientent vers des confrères en ville.
“Nous constatons une augmentation de l’activité de 30 % par rapport à 2019. Sur les dossiers médicaux de régulation, c’est une hausse de 55 %. Les activités du Smur (structure mobile d’urgence et réanimation) c’est 5% sur notre secteur (l’est du Val-de-Marne), alors qu’au global, il y a une baisse de 15%“, décrit Eric Le Carpentier, chef du Samu 94.
Pour les équipes, ce rythme éreintant est difficile à tenir et complique la fidélisation du personnel. Récemment, les assistants de régulation médicale ont obtenu le passage à des journées de 12 heures. “Nous avons ainsi pu recruter un ARM qui nous avait quitté justement parce que l’organisation du temps de travail précédente ne convenait pas“, poursuit Eric Le Carpentier.
Un mouvement de grève de trois mois
En juillet, deux syndicats de régulateurs médicaux ont lancé un mouvement de grève national pour réclamer des embauches et une revalorisation salariale. Les grévistes ont continué le travail. Ce jeudi, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau est venu au Samu 94 pour annoncer une prime de 100 euros par mois pour les ARM d’ici au 1ᵉʳ janvier. “Ce sont les piliers de notre système de réponse aux urgences. Leurs revendications étaient légitimes. Nous ne pourrons pas en revanche créer une grille indiciaire, car ils constituent un petit contingent national de 2500 personnes. En revanche, nous veillerons à permettre des avancées de carrière“.
Une réponse qui ne satisfait pas tout le monde, car elle ne concerne que les ARM. “C’est très bien de mieux rétribuer les ARM mais que fait-on des autres professionnels de santé du Samu ? Nous sommes à bout de souffle et si nous craquons, tout va s’écrouler. Pendant la crise épidémique, tout était possible, des tas de projets se concrétisaient très rapidement. Aujourd’hui, plus rien ne se passe“, regrette un médecin exerçant depuis une trentaine d’années.
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