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Environnement | Ile-de-France | 28/04/2023
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L’agriculture urbaine se structure en Ile-de-France

L’agriculture urbaine se structure en Ile-de-France © CultiCime

Sur un bout de friche urbaine, un toit terrasse ou encore une parcelle agricole à sauver, fruits, légumes, houblon, herbes aromatiques et autres fleurs essaiment partout dans les cités d’Ile-de-France. Tendances de ce secteur émergent avec Marie Fiers, coordinatrice nationale de l’Association française de l’agriculture urbaine professionnelle (Afaup).

Découvertes de jardins partagés, de micro-fermes urbaines, voire de “nanoferme”, sur les toits, les murs ou en pleine terre, les portes de l’agriculture urbaine ont ouvert leurs portes ces 29 et 30 avril, lors des 48 heures de l’agriculture urbaine. En Ile-de-France, pas moins d’une centaine d’événements étaient proposés, à l’initiative de collectifs citoyens opérant des jardins partagés comme de petites entreprises. Des murs à pêches et murs à fleurs de Montreuil aux micropousses des Tontons Flowers parisiens en passant par la Houblonnière d’Achères, ces 48 heures ont aussi l’occasion de découvrir des initiatives qui concilient agriculture et lien social, voire insertion économique comme, par exemple, le projet CultiCime (photo de une) développé par l’association Espaces (Emmaüs France).

Un foisonnement de portes ouvertes qui reflète la dynamique du secteur.“L’agriculture urbaine a commencé à émerger au milieu des années 2000 et a connu un vrai boost dans les années 2010”, rappelle Marie Fiers, coordinatrice nationale de l’Association française de l’agriculture urbaine professionnelle (Afaup). L’association, créée en 2016, vise à fédérer et structurer le secteur. Présidée par Pierre Aubignac, associé fondateur du bureau d’études en agroécologie Aquacosy, l’association compte à ce jour 120 adhérents représentant plus d’un millier de salariés. “L’enjeu est de faire de l’agriculture urbaine un levier pour la transition écologique des villes.”

670 structures d’agriculture urbaine recensées en Ile-de-France

Une démarche qui commence par se compter. L’Afaup a ainsi mis en ligne un Observatoire de l’agriculture urbaine depuis septembre 2022, avec une carte. On y dénombre, en Ile-de-France, quelque 670 structures, comprenant aussi bien des jardins partagés associatifs et cultivés par des citoyens bénévoles, que des entreprises professionnelles, des projets axés sur le participatif et la sensibilisation, ou d’autres dont le modèle économique repose prioritairement sur la production.

Lancement du Réseau francilien des agricultures urbaines (REFAUR)

Parmi ses initiatives, l’Afaup a travaillé à la préfiguration et anime désormais le Réseau francilien des agricultures urbaines (Réfaur), inauguré officiellement le 12 avril dernier, avec le soutien de la Drieat (direction régionale aménagement, environnement, transports), de l’Ademe (agence de la transition écologique), de la Métropole du Grand Paris (MGP) et de la ville de Paris. Accueilli à l’école du Breuil, ce réseau vise à mutualiser, diffuser et enrichir les connaissances, ainsi qu’outiller les acteurs, dans le prolongement de l’action nationale de l’Afaup.

Prise de conscience des collectivités et appels à projets locaux

Plusieurs incitations ont contribué à faire pousser les jardins agricoles, relève Marie Fiers, comme les appels à projets Parisculteurs, porté par la ville de Paris mais qui déborde du périmètre de la capitale. La saison 5, qui propose en ce moment 20 sites à investir, en compte près de la moitié en banlieue dont deux en Val-de-Marne et cinq en Seine-Saint-Denis. (Voir l’appel à projets, date limite pour y répondre : le 8 juin) En 2021, l’Etat a aussi contribué au développement de cete agriculture dans le cadre du plan de relance. Dans le sillon de Parisculteurs, d’autres collectivités locales prennent le relais, “dans le cadre de leur plan alimentaire territorial (PAT)”, indique la coordinatrice nationale de l’Afaup, citant Gennevilliers, Bagneux, Montfermeil ou encore Fontenay-sous-Bois. “Les collectivités commencent à se mobiliser pour préserver les terres agricoles et éviter de bétonner à tout prix.” Parmi ses mission, l’Afaup travaille du reste avec les collectivités pour pérenniser leur engagement, et éviter, par exemple, les projets d’agriculture transitoire, consistant à confier une friche quelques années avant de reconstruire dessus. “Nous avons créé un réseau dédié aux collectivités, le réseau des acteurs engagés, avec des webinaires sur comment protéger le foncier, sur des question réglementaires, administratives. Il met aussi en relation les porteurs de projets et les collectivités.”

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Priorité à la pleine terre

Les tendances dans les plantations ? “Essentiellement du maraichage, beaucoup d’herbes aromatiques – qui concilient petite surface et forte valeur ajoutée – mais globalement une grande diversité de production”, observe Marie Fiers. Avec une préférence pour la pleine terre, quitte à cultiver sur des petits espaces. Les initiatives plus technologiques, comme l’aquaponie, demeurent mais ne représentent pas la majorité des projets. “En France, ces productions sont difficilement acceptables par le consommateur qui préfère les produits qui ont touché la terre, et elles demandent des investissements importants.” L’année dernière, l‘échec d’Agricool, la startup qui avait levé 35 millions d’euros pour faire pousser des fraises dans des containers, a refroidi les ardeurs, même si des initiatives originales demeurent.

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Les 48 heures de l’agriculture urbaine : un événement qui prend une dimension internationale

Créer de la connaissance sur les techniques mais aussi les démarches administratives fait également partie des mission de l’Afaup qui publie des guides, fiches et autres ressources documentaires pour veiller sur l’état de l’art de ce secteur émergent. L’une des premières missions de l’association reste ensuite de promouvoir l’agriculture urbaine, non seulement auprès des professionnels et des collectivités, mais aussi du grand public. Un travail de longue haleine mené par les acteurs eux-mêmes, auquel les 48 heures de l’agriculture urbaine donne un coup de projecteur. Initié pour la première fois à Paris en 2016, ce festival organisé par l’association a pris de l’ampleur et déborde maintenant les frontières de l’hexagone, avec cette année des événements à Tournai en Belgique, Genève en Suisse et à Luxembourg.

Article actualisé le 2 mai, après les 48 heures.

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