Les vacances d’été, c’est fini. Plus question de venir en tenue légère au lycée-collège Edouard Branly de Nogent sur Marne. Afin d’éviter tout excès de chair dénudée, le nouveau proviseur a fait passer la consigne : pas de bermudas pour les garçons et pas de shorts ni de jupe courte pour les filles, sauf avec des collants opaques. Débardeurs et tee-shirts dos-nu sont également interdits.
Conseillers principaux d’éducation et surveillants sont chargés d’inspecter les ados à l’entrée de l’établissement. Pas question toutefois de refouler les élèves pendant ces premiers jours, ils sont simplement prévenus. “On a expliqué à ma fille de sixième qui portait une jupe écossaise arrivant au genou qu’elle ne serait plus acceptée en classe si elle revenait habillée ainsi. Pourtant, c’était vraiment une tenue classique!”, s’agace une mère d’élève.
Dans la cour, ce nouveau code vestimentaire nourrit les conversations. “On en parle pas mal, pour nous c’est juste une grosse blague, lance un peu incrédule une élève de terminale. En ce moment il fait super chaud dans les salles du dernier étage, si on ne peut plus venir en débardeur et en jupe, cela va être pénible! En plus, ce n’est même pas dans le règlement intérieur. Ce-sont juste des consignes orales. Certains élèves s’attirent des remarques, d’autres pas. Moi, j’ai réussi à passer discrètement depuis la rentrée et pourtant j’ai mis des shorts!” Une autre, élève de terminale, également venue en short, témoigne s’être faite rappeler à l’ordre et être passée fissa aux jeans.
“C’est un peu ridicule, on se croirait dans un lycée privé avec l’uniforme. J’ai une copine qui a eu droit à une réflexion car ses bretelles de soutien-gorge dépassaient légèrement de son tee-shirt!” , reprend une autre élève du lycée. Chez les garçons, l’affaire est passée plus inaperçue. Beaucoup sont de toutes façons en pantalon, été comme hiver, et il suffit de le remonter un peu le temps de passer le portail.
Les parents d’élèves sont davantage remontés. “Qu’on interdise les shorts ras les fesses et les décolletés plongeants, ou encore les jeans qui tombent aux genoux, d’accord, mais il faut savoir raison garder. Le lycée est un lieu public!”, insiste un parent.
Du côté de l’encadrement, la querelle n’a pas lieu d’être. “Nous sommes dans une cité scolaire et pas à la plage. Il est normal de respecter une tenue décente. Les petits de sixième n’ont pas à avoir sous le nez les shorts ras les fesse ou les décolletés plongeants de leurs aînées. Il ne faut pas non plus exagérer, nous n’avons pas interdit le port de la jupe mais simplement celui de la jupe trop courte. Et nous n’allons pas préciser dans le règlement intérieur la longueur de jupe autorisée. C’est juste une question de bon sens et il n’y a pas de quoi en faire tout une polémique. La priorité aujourd’hui est que les élèves se mettent au travail“, tempère la Conseillère principale d’éducation.
Le retour de la pluie devrait mettre tout le monde d’accord. Mais les réunions de rentrée risquent tout de même d’être un peu animées…
Dans mon collège, c’est encore pire que ça : le règlement intérieur dit explicitement que « tout vêtement laissant voir les bras et les jambes est interdit aux filles. Cela inclut les t-shirts dont les manches ne couvrent pas tout le bras ». Et cela pour ne pas déconcentrer les garçons, qui, visiblement, bandent à la vue d’un avant-bras. C’est n’importe quoi. On a pas non plus le droit de porter des chaussures ouvertes, pour les mêmes raisons. On crève de chaud, chez nous dans le Var, et les garçons, eux, viennent en short / sandales / marcel, ce que les filles n’ont pas le droit. Comme si on voulait aguicher, bordel, on vient pas habillées court l’hiver, on veut juste être confortables parce qu’il fait chaud. Les garçons, quant à eux, ont le droit de porter ce qu’ils veulent, le règlement ne dit absolument rien. Eux, on leur reconnaît ce droit d’être confortable quand il fait chaud. Au moins, chez nous, c’est assumé, contrairement à ceux qui disent « tenue correcte » : nous, c’est clairement les filles n’ont pas le droit de porter ceci ou cela.
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