Les traces de l’histoire avec un grand H, on en trouve partout dès que l’on choisit de poser son regard quelque part. A Villejuif par exemple, sur les murs de la ville comme dans la mémoire des ses habitants, des trésors ne demandent qu’à être révélés.
C’est ce à quoi s’est attaquée l’association Les Toiles d’Edolon, un collectif de réalisateurs, artistes et techniciens audiovisuels motivés par le cinéma participatif, en confrontant des élèves de primaire et de collège à des retraités de la ville à travers une série de tournages dans tous les coins de la commune. A la clef : un formidable matériau de 2h50 de film composé de 31 mini-métrages.
Testé durant l’année scolaire 2013-2014 avec une classe de quatrième et quelques retraités volontaires, suite à une demande d’Yveline Puault, principale du Collège Aimé Césaire, le projet a pris une nouvelle dimension durant cette année scolaire, soutenu par la Drac, d’autres fondations et collectivités, dans le cadre d’une résidence d’artiste en milieu scolaire. Dès la rentrée 2014, deux classes de CM2 des écoles Robespierre et Paul Vaillant-Couturier, et des classes de 5e, 4e et 3e du collège Aimé Césaire, ont participé aux reportages avec une quarantaine de personnes âgées.
A partir des thèmes lancés par les jeunes, des reportages étaient organisés sur le terrain avec une visite à pied en compagnie d’un historien, Carlos Escoda, président de la Société d’histoire locale et de préservation du patrimoine de Villejuif (S.H.L.P.P.), une visite aux archives, des entretiens avec des personnes âgées… Par exemple, sur le thème du téléphone, l’équipe est partie en quête des cabines téléphoniques qui perdurent, d’un mur du centre ville où l’on voit encore une numérotation à sept chiffres ou encore sur les traces du central Rameau. Au sujet des primeurs, les élèves ont rencontré un retraité qui avait été primé au concours Lépine pour l’invention d’un aérobèche. Sur un sujet plus grave, celui de l’étoile jaune, les élèves ont rencontré une personne qui avait été obligée de la porter durant la seconde guerre mondiale. Ils ont aussi vu cet insigne aux archives de la ville. “Sur le terrain, tout le monde faisait équipe ensemble pour tourner, élèves et retraités, chacun étant responsable d’une partie, le son, l’image… Il pouvait par exemple y avoir une retraitée derrière la caméra et un élève en train de tenir la perche ou le contraire”, explique Véro Cratzborn, réalisatrice et cheville ouvrière de l’association avec Matthieu Bastid. Tous les tournages ont été effectués fin 2014. Le montage a ensuite été réalisé au sein des établissements scolaires. “Cela a obligé les élèves à comprendre la difficulté de faire des choix, de sélectionner les images au montage“, pointe la réalisatrice.
Tout ce travail a fait l’objet d’une exposition Vu par – deux générations regardent Villejuif à l’Ecomusée de Fresnes, de juin à juillet 2015. Même l’exposition a été réalisée en mode intergénérationnel. “La conservatrice du musée, Anne Pomathiod, a travaillé avec les élèves et les retraités pour scénariser l’exposition. Ce projet a créé beaucoup de lien et d’affection. Lors que les jeunes finissaient trop tard, ce-sont les retraités qui les ont raccompagnés. Cela a aussi fait tomber des préjugés. Je crois que cela durera au-delà du projet”, espère Véro Cratzborn.
Photos de Pierre Kerrand
Le travail des Toiles d’Edolon est extraordinaire, et si la première exposition est à Fresnes, à l’écomusée de la CA Val de Bièvre, c’est parce que dès 2014 une contribution de la CAVB avait été votée.
La municipalité de Villejuif est donc incapable d’héberger une exposition d’un travail collectif de villejuifois sur Villejuif ?
Ou bien c’est parce que E.O. n’a pas été assez arrosé ?
Venez donc assister à la première à Fresnes,vous ne serez pas
déçus,de ce qu’ils vont vous proposer.Leurs travaux,sont sincères,émouvants,mouvants,un cinema fiction vérité et curieux plein d’humanisme.
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