C’est le premier dossier d’une grande entreprise val-de-marnaise transféré au Tribunal de commerce de Bobigny depuis l’instauration des tribunaux spécialisés. Ce mardi 28 mars, le sort de la chaîne de prêt-à-porter féminin Mim, basée à Thiais, a été scellé.
Propriété du groupe hongkongais Main Asia depuis 2014, la société était en redressement judiciaire depuis novembre 2016. Plusieurs offres de reprise avaient été avancées, notamment celle d’un fonds familial, Clémenty, qui promettait de reprendre 90% des employés en se recentrant sur les basiques. Une proposition qui avait la faveur des salariés. Ce mardi, le tribunal a proposé deux offres partielles présentées par Tally Weijl et Etam. Le premier reprendra 69 des quelques 250 points de vente de la marque et le second en reprendra deux. Au total, 800 personnes sur 1600 devraient se retrouver sur le carreau. Concrètement, les employés devraient être repris si leur contrat se trouve sur le magasin transféré chez l’un des repreneurs. Dans le Val-de-Marne, les salariés de cinq magasins Mim attendent désormais d’être fixés sur le sort à Arcueil, Créteil, Fontenay, Thiais et Villejuif, en plus de ceux du siège. Au total, 200 emplois sont concernés dans le département. Mardi, les salariés ont manifesté leur désarroi devant le siège à Thiais.
L’entreprise avait été créée en 1976 par deux frères, Emile et Charles Amzallag, avant d’être cédée progressivement à New Look de 2001 à 2003. Mais la mode pas chère est soumise à forte concurrence, face à des poids lourds comme H&M. En 2014, New Look décide de se concentrer sur sa propre marque, larguant l’enseigne au groupe Main Asia, propriété du Chinois Dejin Zheng. Dès le printemps 2016 toutefois, ce dernier n’en veut plus et cherche un repreneur. Des pourparlers sont mêmes entamés avec un fonds britannique. Pendant ce temps, Mim cumule les déficits, avec une perte de 9 millions sur le dernier exercice et une dette de 60 millions d’euros cumulés. La chaîne voit ses recettes diminuer d’année en année, passant de 206 millions d’euros en 2015 à 184 millions d’euros en 2016.
Seul le fil twitter de l’enseigne reste imperturbable, qui propose ce jour une petite blouse et un pantalon camel…
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