La Maison d’Art Bernard Anthonioz (Maba) de Nogent-sur-Marne présente O ! Watt up, De Watteau et du théâtre, une exposition clin d’œil à l’histoire de la peinture de théâtre.
Si la légende veut qu’Antoine Watteau (1684-1721), peintre des Fêtes Galantes, soit décédé dans la propriété de la Maison des artistes de Nogent et son musée d’art contemporain, la Maba (légende, démentie depuis, qui a permis un classement de la demeure et de son parc au patrimoine afin d’éviter la construction d’un boulevard en son endroit, comme cela est bien expliqué dans le livre récemment paru sur l’histoire de Nogent), c’est aux nombreuses scènes de théâtre représentées par le peintre que la commissaire de l’exposition, Caroline Cournède, a choisi de s’intéresser. Une de ces scènes, un petit dessin à l’encre rouge (une sanguine) de Watteau ouvre l’exposition. Mais les œuvres présentées, toutes réalisées entre 2014 et 2016, renvoient au théâtre de manière conceptuelle.
On pourra voir les peintures de Kris Knight, artiste canadien, aux couleurs légères et veloutées, figuratives, mais faisant appel à l’imaginaire par leur aspect de rêve impalpable qui rappelle la touche de Watteau. Les œuvres d’Emmanuelle Villard, toiles chargées d’objets multicolores, rappellent quant à elles son œuvre par leur aspect baroque.
Le thème des vanités parcourt l’exposition. Dans l’histoire de l’art, ces symboles rappellent la futilité de la vie terrestre et son caractère fugitif, en renvoyant à la mort. Un paravent de Anne-Laure Sacriste présentant une face nocturne et une face diurne fait écho au caractère duel du théâtre, entre coulisses et scène. D’autant plus que le paravent est souvent utilisé en scénographie.
On peut aussi voir les œuvres de Ad Minoliti, artiste argentine. Dans son pays, le cubisme est encore très en vogue, et ses tableaux rappellent l’univers de Picasso. Des morceaux d’anatomie érotiques comme des jambes ou des seins émergent ça et là dans ses tableaux en dessinant des espaces cassés. Elle joue ainsi sur le caractère voyeur du visiteur d’une exposition comme d’un spectateur de théâtre. Enfin, on remarque, parsemées au pied des murs où sont accrochées les œuvres, des constellations de confettis dont la signification nous est livrée à la fin de l’exposition dans un court texte de Patrick Corillon. Ils sont là pour figurer de manière poétique l’aura des œuvres d’art, si forte qu’elle se matérialise et s’éparpille à cause des gestes des visiteurs qui les commentent.
À voir à la Maison d’Art Bernard Anthonioz (16, rue Charles VII, Nogent-sur-Marne) du 18 mai au 23 juillet 2017. Lundi-Mercredi-Jeudi-Vendredi : 13h – 18h. Samedi-Dimanche : 12h – 18h. Œuvres de Anne Brégeaut, Patrick Corillon, Kris Knight, Maude Maris, Ad Minoliti, Anne Laure Sacriste, Emmanuelle Villard
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