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Justice | | 24/11/2021
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Mort de Jérémy sur un chantier RER E à Pantin: famille et amis dans l’attente

Mort de Jérémy sur un chantier RER E à Pantin: famille et amis dans l’attente © Fb

Ils s’étaient déplacés en nombre pour que justice soit rendue à Jérémy Wasson ce jeudi au tribunal correctionnel de Bobigny. Mais la famille et les amis du jeune étudiant décédé le 30 mai 2020 après une chute mortelle sur un chantier de la société Urbaine de Travaux (groupe Fayat) à Pantin où il effectuait un stage, vont devoir attendre le 31 janvier prochain suite au renvoi du procès.

Depuis plusieurs semaines, le clan Wasson réunissant famille, proches et anciens camarades de Jérémy, se préparait à l’épreuve du procès de la mort accidentelle du stagiaire. Ils occupaient ce mercredi après-midi une bonne moitié des sièges de la salle où se déroulait l’audience. Ils ont rapidement compris que l’affaire allait être renvoyée et qu’il faudrait attendre encore un moment pour connaître la vérité judiciaire.

Un malheureux concours de circonstance a voulu que la présidente du tribunal, bien au fait du dossier, soit indisponible après avoir contracté le Covid-19. De plus, le responsable de l’inspection du travail, pourtant cité, n’était pas présent à l’audience. Enfin, la partie adverse (société Urbaine de Travaux), a obtenu hier les résultats d’une expertise technique et ne l’a communiqué que dans la soirée. “Je n’ai eu accès au dossier pénal que le 29 octobre 2021 quand nos contradicteurs ont pu le faire dès décembre 2020. Ensuite, l’expert en accidentologie que nous avons sollicité n’a pu me remettre son rapport que hier, j’ai donc eu beaucoup de difficultés à finaliser mes écritures”, a argué l’avocat de la défense, en présence du président de la société, Julien Hass, ainsi que l’ingénieure principale Sarah Carpentier.

“C’est extrêmement douloureux de voir cette affaire renvoyée parce que de nombreux amis de la famille avaient fait le nécessaire pour assister à cette audience. Mais nous comprenons qu’il faille un peu plus de temps pour que justice soit rendue”, explique Me Juliette Pappo, qui défend la famille.

Une journée complète pour cette affaire le 31 janvier

L’expertise obtenue par la société de BTP remet en cause l’hypothèse selon laquelle Jérémy Wasson est tombé à travers la trappe (trémie) de cheminée de désenfumage. “D’où est-il tombé alors ? Le rapport est muet sur ce point”, rétorque Frédéric Wasson, le papa du défunt qui doit s’entretenir avec l’avocate pour évaluer la pertinence d’une contre-expertise. Le procès a été renvoyé au 31 janvier prochain. La quinzième chambre du tribunal correctionnel de Bobigny, qui, d’habitude, ne siège pas le lundi, a décidé de consacrer à l’affaire une journée spéciale. “C’est important pour nous d’être là pour traverser ses épreuves à leurs côtés. Même s’il faut attendre, nous reviendrons le 31 janvier prochain. Ce procès doit nous permettre de comprendre comment tout cela s’est passé”, réagissent Jérémy comme Adrien et Julien, amis d’enfance de Jérémy.

Les camarades de Jérémy font de la prévention auprès des nouveaux étudiants

Étudiant à l’école supérieur des travaux publics (ESTP) de Cachan, la plupart de ses camarades de promotion étaient en examen cet après-midi mais certains avaient pu se dégager du temps pour venir à Bobigny. Parmi eux, Camille, qui est intervenue en début d’année auprès des étudiants de première année avant qu’ils ne démarrent leurs stages. “C’est une nouvelle initiative qui a été mise en place par l’école suite au décès de Jérémy. C’est notre premier stage sur un chantier, nous n’osons pas toujours parler de ce qui ne va pas avec les gens qui nous encadrent. J’ai expliqué aux jeunes élèves qu’il était très important de communiquer et de parfois dire non à son supérieur”.

Frédéric Wasson, père de Jérémy, considère qu’il y a encore beaucoup à faire dans ce secteur pour assurer une protection optimale des jeunes. “Sur le papier, c’est un stage d’observation et de compréhension du fonctionnement d’un chantier. Observer : ça n’est pas faire. Il n’y a pas de contrat, pas de rémunération, parfois une gratification. Il faudrait redéfinir le cadre de ces stages, en particulier dans les métiers industriels et du BTP où les risques d’accidents sont grands”.

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