Société | | 27/03
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Comment s’informent les jeunes ? Témoignages aux lycées professionnels de Lucie Aubrac et Simone Weil de Pantin

Comment s’informent les jeunes ? Témoignages aux lycées professionnels de Lucie Aubrac et Simone Weil de Pantin © @la_luce_presse_

Comment s’informent les jeunes ? Sont-ils accros à l’info ou s’en désintéressent-ils ? Quel est leur rapport avec les médias ? Témoignages devant les lycées professionnels de Lucie Aubrac et de Simone Weil à Pantin.

« Je fais davantage confiance à la télé, parce que ce qui est diffusé est vérifié, pas comme sur TikTok. »

Les bras croisés, sur un ton ferme, M’Balou, 18 ans, élève en seconde spécialité esthétique au lycée Lucie Aubrac, se montre particulièrement vigilante lorsqu’il s’agit de distinguer le vrai du faux. « Je fais davantage confiance à la télé, parce que ce qui est diffusé est vérifié, pas comme sur TikTok. » affirme-t-elle d’un ton sûr. Elle craint particulièrement les dangers de l’intelligence artificielle sur cette plateforme “ l’IA c’est très dangereux, surtout les deep fakes, où on peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui, pour créer le buzz”, ajoute-t-elle en faisant référence à l’affaire d’Anne, victime d’un deep fake de Brad Pitt.

“Je préfère suivre des comptes certifiés comme celui d’Hugo Décrypte, il utilise des mots simples, il parle aux jeunes”

Amine, 17 ans, l’interrompt. « L’IA peut être utilisée par les médias pour divulguer de la haine et faire des fake news, et puis moi je préfère voir un humain qui m’explique un sujet plutôt qu’un robot. » Dans son survêtement noir, Manny, en Bac pro HPS, complète : « L’IA a des préjugés comme les humains, mais c’est encore pire, par exemple si on lui demande de générer une image, elle ne va faire que des blancs. » M’Balou acquiesce d’un hochement de tête .“Mais c’est surtout que y’a pas d’âme dans les images générées par ChatGPT”

Sur les réseaux sociaux, M’Balou a trouvé son refuge. “Je préfère suivre des comptes certifiés comme celui d’Hugo Décrypte, il utilise des mots simples, il parle aux jeunes, c’est pas comme les grands médias qui ne s’adressent qu’aux grandes personnes”, explique-t-elle un peu désarmée.

“Plus c’est choquant, plus ça attire du monde

À quelques pas de là, devant le lycée professionnel Simone Weil, Wassin en terminale CAP, plus à l’affût des événements viraux, privilégie “ des personnes relais”, qui réagissent à des événements en ligne en partageant des informations via des montages ou des collages, souvent sur TikTok. “Je suis Tim On The Gram, un influenceur belge qui présente les faits divers du moment, j’aime bien, ça m’intéresse”, dit-il en haussant les épaules. “Ouais, plus c’est choquant, plus ça attire du monde”, ajoute son ami Ilyes, avec un sourire cynique.

 “Télégramme c’est la vraie réalité, sur TF1 ils ne montrent pas ces images là, des enfants découpés à Gaza” 

Sur le banc d’en face, Sarah, 16 ans, les bras croisés, prend la parole sur un ton désinvolte. “Télégramme, c’est la vraie réalité. Tu vois des trucs que TF1 te montre jamais. Sur TF1, ils te cachent les enfants découpés.” Sur son téléphone, elle fait défiler les images des ruines de Gaza. À côté d’elle, Khalil, dans sa capuche, ajoute : “Moi, je regarde Télégramme pour ça. C’est un bon moyen pour me tenir au courant du conflit.”

Plus en retrait, Jiha, 17 ans, diverge. “J’avais Télégramme mais j’ai supprimé. C’est trop hard, faut pas déconner avec ça.” Un rictus amer se dessine sur ses lèvres. “Moi, j’aimerais plutôt que notre prof d’histoire nous parle plus de ce qui se passe à Gaza.”

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