Sept centres de santé d’Ile-de-France sont menacés de fermeture “imminente” en raison de difficultés financières, et vont laisser des dizaines de milliers de patients sans médecin traitant, alertent lundi les organisations représentatives du secteur, appelant les pouvoirs publics à un “plan de sauvegarde”.
Le centre de santé Richerand, dans le 20e arrondissement de Paris, et six centres de santé gérés par la Croix-Rouge, à Paris et dans les Hauts-de-Seine, sont menacés de fermer d’ici “la fin du mois”.
“Ce sont des dizaines de milliers de patients qui vont se retrouver sans médecin traitant”, déplorent dans un communiqué l’Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) et la Fédération nationale des centres de santé (FNCS). Ils citent les 20 000 patients accueillis chaque année par le centre Richerand, ou les 9 000 suivis par le centre “Haxo”, dans le 20e arrondissement, et qui trouvent dans ces structures des généralistes, dentistes, infirmiers, sage-femmes ou divers spécialistes à tarif conventionné.
L’Ile-de-France : “le premier désert médical de France”
L’Île-de-France, qui rassemble 12 millions de personnes et souffre “d’un manque critique” de médecins généralistes et de spécialistes en secteur 1 (sans dépassements d’honoraires) est “devenue le premier désert médical de France en termes de soins primaires”, surtout dans les quartiers populaires, rappellent l’USMCS et la FNCS. Les 18e, 19e et 20e arrondissements comptent moins de 10 spécialistes pour 1.000 habitants, contre une centaine dans le 8e.
Les centres de santé jouent donc “rôle crucial” dans la réduction des inégalités d’accès à la santé, poursuivent ces organisations. Leur fermeture va “inévitablement entraîner un recours accru à des urgences”, et “des retards de prise en charge”. “Nous appelons la Ville de Paris, l’Agence régionale de santé (ARS), la Région et l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) à se mobiliser de toute urgence pour soutenir financièrement ces centres” et “empêcher une catastrophe sanitaire”, écrivent-elles. Elles demandent “la mise en place immédiate d’un plan de sauvegarde (…) dans l’attente d’explorer avec les autorités publiques et les acteurs de la santé” toutes les solutions pérennes possibles.
Selon ces professionnels, le modèle économique des centres de santé – qui salarient les praticiens et sont financés essentiellement via le remboursement des actes par l’Assurance Maladie et les complémentaires – est “intenable”, particulièrement pour les structures associatives ou mutualistes, qui construisent leur offre en fonction des besoins du territoire, et pas en multipliant les actes les plus rémunérateurs.
D’après une étude commandée par les organisations représentatives, les trois quarts des centres ont un “déséquilibre d’exploitation”, les polymédicaux étant particulièrement fragiles.
Il faut commencer par regarder de près les budgets. Les horaires de travail. Quels frais, hors personnel soignant ? Gros frais de loyer ou immobilier ? Le personnel non-soignant. Pas mal de questions, pour cerner l’ampleur du déficit.
Y aurait-il une étude de la Cour des comptes (Chambre régionale) disponible ?
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