Législatives 2012 | | 06/06/2012
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Retour sur le meeting de Vincent Peillon dans le Val de Marne

Retour sur le meeting de Vincent Peillon dans le Val de Marne

Venu mardi 5 juin à Ivry avec Jean-Pierre Chevènement pour soutenir la candidature aux législatives de Jean-Luc Laurent, maire du Kremlin Bicêtre et président du MRC (Mouvement républicain et citoyen) et sa suppléante socialiste Sandrine Bernard, Vincent Peillon, nouveau ministre de l’Education nationale, s’est confronté aux attentes immédiates du corps enseignant.

De l’école et de la république, il a été longuement question ce mardi 5 juin au soir, à l’espace Robespierre rempli que de plus de 400 militants dont beaucoup arboraient une des roses rouges fraîches mises à disposition à l’entrée. C’est d’abord un Jean-Pierre Chevènement bien à l’aise dans son rôle de patriarche, le geste ample et les envolées lyriques toujours tempérées d’une pointe d’humour, qui a lancé le sujet, avant que Vincent Peillon n’enchaîne en appelant à une refondation de la république par l’école et pas seulement une refondation républicaine de l’école.

Côté chiffres, le ministre rappelle les engagements de campagne de François Hollande sans remettre en question les décisions du gouvernement précédent. «La rentrée 2012 et ses 14 000 suppressions de poste a été préparée par la droite et c’est sa responsabilité. Des mesures d’urgence sont prévues (ndlr : 1000 recrutements supplémentaires sont prévus d’ici la rentrée) mais le véritable rendez-vous sera à la rentrée 2013», avertit Vincent Peillon.

Concernant la formation des professeurs, il reconnait que la formation telle qu’elle était dispensées posait des problèmes mais regrette que le gouvernement précédent ait jeté le bébé avec l’eau du bain et rappelle son intention de créer une école supérieure du professorat et de l’éducation. Les rythmes scolaires sont aussi évoqués, avec l’invitation à une nouvelle grande concertation sur le sujet. «Il faut du temps pour enseigner et du temps pour apprendre.»

Après les encouragements et remerciements réciproques entre candidats, ministre et ancien ministre, largement acclamés, le temps des questions-réponses rappelle le ministre à l’âpreté du terrain. Les témoignages se succèdent, tous concernant l’école. C’est l’histoire d’une maître G (enseignant spécialisé auprès des enfants en difficulté) qui explique qu’elle est désormais toute seule dans son RASED d’Ivry sur Seine, impuissante face aux difficultés des élèves  (le RASED est un réseau d’aide dédié aux enfants en échec scolaire , composé d’un psychologue scolaire et d’enseignants spécialisés, soit à dominante pédagogique, maître E, soit à dominante rééducative, maître G). C’est aussi celle d’un CPE (Conseiller principal d’Education) qui regrette la précarisation du personnel.

Personne ne croit non plus en la seule baguette magique des moyens. Un responsable de section rappelle l’éviction des collèges défavorisés par les classes moyennes, sans leur jeter la pierre. «La promesse d’égalité n’est plus tenue dans nos territoires et la solution ne viendra pas seulement de moyens supplémentaires. Il faut du courage et de l’imagination.» Un policier de la Courneuve évoque, lui, le partenariat noué depuis quelques années entre l’école et la police nationale, et demande au ministre de ne pas céder à l’idéologie en le rejetant par principe. Une infirmière de collège ZEP s’alarme de ce qu’un nombre croissant d’élèves n’arrivent plus à se raccrocher à l’un des dispositifs destinés à les aider, et désertent le collège. La même, qui reconnaît que ces enfants ont souvent un parent qui a quitté le foyer et l’autre peu disponible car au travail, s’inquiète malgré tout de la responsabilisation trop importante que font peser les équipes éducatives sur les familles.

La formation des professeurs est le sujet qui suscite la remarque la plus véhémente. «Le Conseil d’Etat a rejeté la réforme de la mastérisation (ndlr : réforme qui avait élevé le niveau de formation dans la matière à enseigner au niveau Bac +5 et supprimé l’année de stage en alternance avec de la formation pédagogique), les jeunes professeurs ne devraient donc avoir qu’à effectuer 10 heures en classe dès la rentrée 2012, et bénéficier d’une formation. Or, ce n’est pas ce qui semble prévu. Comment leur expliquer cela ? Que sont devenues les promesses de campagne ?», s’indigne un formateur.

«Il ne s’agit pas seulement de la décision du Conseil d’Etat, le principal problème est que nous manquons d’enseignants disponibles. J’ai souhaité faire appel aux retraités mais on m’a dit qu’il ne fallait pas le faire. (ndlr: plusieurs syndicats se sont déclarés hostiles à cette proposition) Pour la rentrée 2012, nous allons donc accorder 3 heures grâce à des mesures d’urgences mais il n’est pas possible d’en accorder 10», s’est défendu Vincent Peillon.

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