Bien que restant marginale, l’électricité solaire progresse fortement en Ile-de-France. Entre 2021 et 2022, c’est même la région qui a le plus accéléré. La grande couronne porte l’essentiel de la puissance. Les chiffres.
Si la progression en Ile-de-de-France est la plus forte, elle s’inscrit dans un contexte national dynamique. En France, la puissance totale du parc solaire photovoltaïque s’établissait ainsi à 15 846 Mégawatt au 30 septembre 2022, en progression de 12% sur un an. À cette date, la part du solaire représentait environ 4,7% de la production d’électricité française, à partir de 636 584 installations. Les principales régions productrices se situent, logiquement, au sud. Les régions Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Provence Alpes Côté d’Azur et Auvergne Rhône-Alpes représentent ainsi près deux tiers de la production.
Voir les chiffres clefs du ministère
Rappel des définitions
- Mégawatt (MW) : il désigne la puissance électrique. Un mégawatt correspond à 1 million de watts (W). 1 gigawatt (GW) correspond à 1 000 mégawatts.
- Mégawatt Heure (MWh) : il représente la quantité d’énergie produite en une heure par un mégawatt.
- Mégawatt crête (MWc): il s’agit de la puissance maximale d’une centrale solaire, lorsque ses panneaux bénéficient du meilleur ensoleillement. La production d’énergie solaire, comme l’éolien, varie, en effet, en fonction des conditions climatiques.
En Ile-de-France : + 27% sur un an
À la même période, l’Ile-de-France disposait pour sa part de 22 692 installations, correspondant à une puissance de 250 MW, soit 1,6% de la production du pays, en augmentation de 27% sur une année avec 54 MW supplémentaires. Il s’agit de la plus forte progression annuelle en pourcentage. En valeur ajoutée, c’est la Nouvelle Aquitaine qui a raccordé la plus forte puissance au réseau, avec 373 MW supplémentaires d’une année sur l’autre. Ci-dessous les chiffres par région
Évolution de la puissance solaire par région en France
Périmètre | Nombre d’installations | Puissance en MW | Proportion de la puissance produite en France | Progression/2021 | Nouvelle puissance raccordée en 2022 en MW |
Auvergne-Rhône-Alpes | 105138 | 1766 | 11,14% | 15% | 227 |
Bourgogne-Franche-Comté | 32909 | 582 | 3,67% | 22% | 104 |
Bretagne | 29520 | 415 | 2,62% | 18% | 63 |
Centre-Val de Loire | 22882 | 787 | 4,97% | 14% | 96 |
Corse | 2393 | 215 | 1,36% | 4% | 8 |
Grand Est | 48690 | 1100 | 6,94% | 15% | 145 |
Hauts-de-France | 32024 | 432 | 2,73% | 13% | 49 |
Île-de-France | 22692 | 250 | 1,58% | 27% | 54 |
Normandie | 21251 | 279 | 1,76% | 8% | 22 |
Nouvelle-Aquitaine | 92860 | 3781 | 23,86% | 11% | 373 |
Occitanie | 103955 | 3031 | 19,13% | 12% | 314 |
Pays de la Loire | 58646 | 902 | 5,69% | 13% | 107 |
Provence-Alpes-Côte d’Azur | 56278 | 1830 | 11,55% | 8% | 142 |
Outre-Mer | 7346 | 476 | 3,00% | 2% | 11 |
France | 636584 | 15847 | 100,00% | 12% | 1715 |
Chiffres au 30 septembre 2022
La grande couronne représente 84,4% de la puissance francilienne
Au sein de l’Ile-de-France, la grande couronne est la plus grande contributrice. À elle seule, la Seine-et-Marne, département le plus étendu de la région, représente 40% du potentiel actuel. Voir le tableau ci-dessous.
Puissance électrique solaire en Ile-de-France
Départements | Puissance en MW | Proportion /Ile-de-France |
Paris (75) | 7 | 2,80% |
Hauts-de-Seine (92) | 10 | 4,00% |
Seine-Saint-Denis (93) | 11 | 4,40% |
Val-de-Marne (94) | 11 | 4,40% |
Total Paris et petite couronne | 39 | 15,60% |
Seine-et-Marne (77) | 102 | 40,80% |
Yvelines (78) | 49 | 19,60% |
Essonne (91) | 48 | 19,20% |
Val d’Oise (95) | 12 | 4,80% |
Total grande couronne | 211 | 84,40% |
Ile-de-France | 250 | 100,00% |
Chiffres au 30 septembre 2022
Lire aussi :
Nous ne sommes pas d’acccord sur tout, mais au moins sur un point, celui de développer les STEP qui sont aujourd’hui ignorées des décideurs comme d’une manière plus générale tout ce qui se rapporte à l’hydroélectricité dont la modernisation de l’existant.
Echec de la puissance publique, comme vous dîtes.
A ma connaissance, le seul projet mené à bien est celui de La Romanche, mais bien d’autres pourraient l’être.
Pour en revenir aux STEP, il y a bien entendu celle de Radenat (Corrèze), 1100 MW, dont le chantier a été abandonné il y a 40 ans.
Mais il y a aussi bien d’autres projets possibles dont celui du cirque de Morgon au-dessus du lac de Serre-Ponçon :
https://www.contrepoints.org/2020/09/03/379175-la-step-un-tresor-energetique-a-redecouvrir-en-france
EDF, conscient que les centrales nucléaires étaient moins modulables que des centrales thermiques (gaz, hydrocarbures), a installé plusieurs STEP (Stations de Transfert d’Energie par Pompage) ou pompage-turbinage, bref double barrage.
Avec des sources d’énergie intermittentes (éolien, solaire) seraient-elles renouvelables, le problème devient aigu, à force d’obsession sur le mot renouvelable et d’omission d’intermittente (mot présent depuis quand dans les discours officiels ?).
Mais pour installer des STEP, outre l’inventaire des sites favorables possibles, bon courage pour convaincre les populations locales, sans oublier les inévitables opposés à tout barrage. Sivens, simple barrage d’irrigation, bataille rangée, 1 mort et abandon.
Dans les Pyrénées, des villages entiers ont accepté de disparaitre, pour un barrage et dans l’intérêt général. Sauf que maintenant, il s’agit de groupes de pression privés qui essaient de récupérer la manne, tout construit, pour leurs bénéfices.
Les groupes qui se disent “écolos” et sont prêts à la violence pour “sauver la planête” sont les pires ennemis de l’écologie. Ce n’est pas nouveau, mais ça commence à se voir.
Leur cible, c’est le capitalisme, la société libérale, etc…, pas le changeement climatique.
Et ils font le jeu des petits malins qui eux, recupèrent les subventions pour les énergies dites renouvelables, en fait intermittentes et non pilotables, ou qui vendent du gaz (ou du charbo) pour pallier aux intermittences.
C’est une des raions pour lesquelles Total et Engie se sont lancés à fond dans les énergies “renouvelables”.
Il faut préciser que le chiffre cité de 250 MW devrait être exprimé en MWc, c’est-à-dire en MW crète, c’est-à-dire quand les conditions climatiques optimales sont réunies, c’est-dire presque jamais et en général pas lorqu’on a besoin d’électricité.
Par exemple; la pointe de consommation éectrique se situe en hiver entre 18 et 20 h quand le soleil est couché. La puissance fournie est alors nulle !
En moyenne sur une année, la puissance réllement produite par le solaire est d’environ 14% de la puissance crète, soit … 35 MW et non 250 MW. De plus, cette puissance est fournie essentiellement en été, alors que la consommation est la plus faible et largement couverte par le nucléaire et l’hydroélectricité.
Le solaire présente surtout un intérêt économique par les subventions qu’il procure aux producteurs et par la priorité dont il dispose pour accéder au réseau EDF au détriment du nucléaire.
Attention à ne pas tomber dans la caricature.
C’est avant tout au détriment du gaz que le solaire se fait sa place. Or, hier à 14:00, au pic de la production solaire, le gaz fournissait environ 4 GW au réseau français. C’est autant que le solaire aurait pu substituer.
Par ailleurs, en été, le pic de la consommation est généralement à 13:00. Le solaire est donc bien adapté pour lisser la demande (nette de solaire) sur toute la journée.
Enfin, rares sont les périodes où les interconnexions aux frontières sont saturées, donc le solaire peut toujours se substituer aux énergies fossiles en Italie, en Allemagne ou en Belgique.
Tout ce qui permet de décarboner la production d’électricité est bon à prendre.
La décarbonation de la production électrique en France n’est plus à faire. Elle a été réalisée grâce au développement du nucléaire dans les années 70 à 90 et dans une moindre mesure grâce à celui de l’hydroélectricité durant le 20ème siècle.
En Europe, en matière d’énergie électrique décarbonée, la France n’est dépassée que par la Norvège qui dispose de ressources hydroélectriques considérables et d’une population faible et par la Suède qui, outre son hydroélectricité abondante, a aussi fait appel au nucléaire.
Aujourd’hui, l’enjeu n’est pas de s’attaquer aux quelques % non décarbonés, mais de conserver ce bilan exceptionnellement favorable malgré une hausse prévisible de la consommation électrique.
Dans ce contexte, le développement anarchique des énergies intermittentes (solaire et éolienne) et le recours obligatoire aux énergies fossiles pour compenser leur effacement durant les périodes sans vent et/ou sans soleil amène obligatoirement une dégradation de ce bilan.
Seuls les promoteurs de ces deux systèmes y trouvent leur compte grâce à la stupidissime priorité donnée à ces énergies pour l’accès au réseau d’EDF, quelle que soit le niveau de la consommation.
Ainsi, EDF est amenée à diminuer la puissance fournie par ses réacteurs lorsque le vent souffle ou le soleil brille et que le consommation est insuffisante. On marche sur la tête !
Par contre, les centrales thermiques, gaz, charbon ou autres, doivent produire à fond lorsque ni le vent ni le soleil sont au rendez-vous, par exemple l’hiver en soirée ou lors d’anticyclone. Plus nous serons dépendants du soleil et du vent, plus nous serons aussi dépendants des fossiles en particulier l’hiver !
Pour éviter ces situations aberrantes, il faudrait que les énergies intermittentes puissent stocker l’énergie électrique qu’elles produisent. A ce jour, la seule solution efficace sont les STEP (Stations de Transfert d’Energie par Pompage), installations hydroélectriques qui consomment l’électricité produite par les installations intermittentes lorsqu’il n’y pas suffisamment de demande en pompant de l’eau dans un lac aval en le refoulant dans un lac amont. Cette eau est ensuite turbinée de l’amont vers l’aval pour produire de l’électricité lorsque la demande le justifie.
Huit STEP existent en France, mais aucun autre n’est malheureusement en projet. Et ne comptons pas sur les promoteurs de l’éolien ou du solaire pour investir dans ces systèmes. Leur but est de rafler au plus vite des subventions, pas de construire un réseau électrique efficace et résilient pour les décennies à venir.
Il y a beaucoup de choses à redire sur votre commentaire.
1/ La décarbonation de la production électrique française n’est pas terminée. Les centrales thermiques fossiles + biomasse (qui pourrait être utilisée à autre chose) ont produit en 2022 près de 10 % de la production électrique française, ce qui est plus que le solaire et l’éolien réuni.
2/ En effet, il faut garder la production la plus décarbonée possible. Or comme vous l’avez dit, la consommation d’électricité va probablement augmenter. L’hydroélectricité ne peut pas être beaucoup plus développée qu’actuellement. Hormis le 3e réacteur de la centrale de Flamanville, aucun nouveau nucléaire n’est à attendre avant au moins 10 ans. Les seules sources d’électricité décarbonées dont on peut augmenter la provenance sont donc… le solaire et l’éolien.
3/ Des évaluations de l’impact de la production solaire et éolienne en France sur le réseau électrique ont été fait (ici par exemple : https://twitter.com/ggaulier/status/1232741308017627143 ). Bilan : elles servent surtout à diminuer les importations (carbonées) ou augmenter les exportations (en substitution à du thermique de nos voisins) puis à diminuer le recours aux centrales thermiques françaises. Le nucléaire ne doit baisser sa production que dans 15 % des cas. Donc dans 85 % des cas, c’est bon pour le climat.
4/ Même si la production éolienne et photovoltaïque était nulle en France, EDF aurait quand même à diminuer la puissance de ses centrales quand le soleil brille ou que le vent souffle, pour absorber les exportations allemandes et espagnoles (où le soleil brille en même temps qu’en France généralement).
5/ Le solaire et l’éolien n’ont pas d’accès privilégié au marché. C’est la même règle qui s’applique pour tout le monde. Seulement, leur coût marginal étant nul pour le solaire et très faible pour l’éolien, ces moyens de production n’ont pas d’intérêt à ne pas vendre leur électricité, contrairement aux autres.
6/ C’est normal que les promoteurs éoliens ou solaires ne s’attachent pas à construire un réseau résilient : ça n’est pas leur rôle, c’est celui de la puissance publique.
7/ Je suis tout à fait d’accord avec le fait que les STEP auraient besoin d’être plus développées, rien que pour stocker l’électricité allemande et espagnole quand elle nous arrive gratuitement. C’est une nouvelle fois un échec de la puissance publique.
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