Construite à partir des années 30 dans un style minimaliste Bauhaus pour loger les ouvriers de Paris, la Butte Rouge, dans les Hauts-de-Seine, fait l’objet d’un radical plan de transformation. Une enquête publique se tient jusqu’au 11 janvier afin de modifier le PLU (Plan local d’urbanisme) pour le mener à bien.
Objectifs du projet : “améliorer le confort et la qualité de vie des habitants dans le quartier de la Cité-jardin de la Butte Rouge, faciliter les liaisons du quartier avec l’axe de l’Avenue de la Division Leclerc et la forêt domaniale, favoriser les modes vélos et piétons, redonner de la cohérence aux espaces publics, valoriser et développer les espaces verts, promouvoir la mixité sociale et fonctionnelle”, est-il détaillé dans le dossier d’enquête publique.
De leur côté, plusieurs associations de défense du patrimoine s’inquiètent d’une “destruction” de la cité-jardin de la Butte Rouge et en appellent à l’Etat pour empêcher cette disparition en la classant “site patrimonial remarquable”.
“Nous demandons à la ministre de la Culture que la Butte Rouge soit classée comme site patrimonial remarquable”, déclare à l’AFP Julien Lacaze, président de l’association Sites et Monuments, selon lequel cette décision est attendue d’urgence.
Selon les défenseurs de ce site emblématique de l’habitat ouvrier, seulement 15 % de la Butte Rouge (17 bâtiments sur 233) sera préservé à terme si le projet de réhabilitation promu par le maire Carl Segaud (LR) est entériné début janvier par l’Etablissement public territorial.
Dans une volonté de densification, certaines maisons seront détruites, d’autres surélevées, agrandies à l’arrière, reliées aux maisons voisines, des bâtiments et parkings seront construits, “rompant l’équilibre actuel entre habitat et parc arboré qui fait le charme du site”, détaille Julien Lacaze.
L’ancien maire LR de Châtenay, Georges Siffredi (LR), devenu président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, avait lancé ce projet afin d’édifier “une cité-jardin du 21e siècle”. Selon M. Siffredi et son successeur Carl Segaud, les normes des années 30 ne correspondent plus à celles d’aujourd’hui, des appartements sont trop exigus pour loger les familles nombreuses. Et le quartier, actuellement réservé à 100% de logements sociaux où vivent 10 000 personnes, doit développer la mixité sociale en diversifiant le type d’habitat.
L’association Châtenay Patrimoine Environnement craint au contraire que la Butte Rouge ne devienne “un quartier de promotion immobilière classique”.
Enquête publique jusqu’au 11 janvier
L’enquête publique, qui vise à concerter la population sur le projet, se tient jusqu’au 11 janvier. Le dossier est intégralement consultable en ligne et il est possible de déposer ses remarques et questions en ligne.
Bonjour, je suis Ghyslaine HILLY et je demeure en Bretagne mais j’ai été “élevée” à la Butte Rouge. Il est consternant de voir que le seul “havre de paix ” réussi dans le social par une équipe de gens courageux et convaincus arrive a être mis en danger uniquement parce qu’on a laissé depuis des décennies des non architectes et des élus à la botte des lobbys de la spéculation occuper la moindre parcelle de la divison du Général Leclerc pour faire du “standing” pour qui la définition de construire est faire du fric, au détriment de la nature et de l’individu, construire c’est pas de faire rentrer le maximum de legos sur le monopoly, c’est réfléchir, penser l’avenir et se projeter à la place des futurs individus qui y vivront et la noblesse c’est de souhaiter les voir vivre de façon harmonieuse en symbiose avec leur environnement.
C’est sûr que l’ensemble de la Butte Rouge fait apparaître tous ces bâtiments qui ont été construits rageusement dans l’urgence de la peur de futures lois comme une provocation à leur occupation forcenée du moindre espace. Ils ont démontré ce qu’il ne faut pas faire malheureusement depuis des décennies et les concepteurs de la Butte Rouge, eux avaient montré généreusement la voie mais ils n’ont pas vraiment été suivis.
La Cité-Jardin de Chatenay-Malabry est un exemple patrimonial à conserver et réparer comme un monument historique, d’autant plus précieuse qu’il s’agit d’un morceau de ville à la campagne, qui présente des avantages incomparables; une réponse prémonitoire magnifique aux problèmes d’épidémie, de confinement, de canicule, auxquels nous sommes brutalement confrontés. En plein cagnard, la Butte Rouge présente deux degrés de moins qu’ailleurs, grâce à la photosynthèse des plantes, aux parcs et jardins arborés, et participe de la dépollution générale de la couronne parisienne. Malheureusement L’ANRU ne sait faire autre chose que démolir, au lieu d’entretenir, continuant de mettre un point final humain et social dramatique au cadre de vie des habitants modestes. L’ANRU fonctionne à l’image de la politique des bailleurs sociaux français qui , en général, préparent les logements à cette issue fatale. C’est du gaspillage lourd, très lourd, une pensée” économique” has been”, de court terme et courte-vue. (Avec un probable lobbying des grands groupes du BTP, qui continue de surfer sur l’adage obsolète idiot,:”quand le bâtiment va tout va.” car le diagnostic de leur état général est bon.
Les édifices de la Butte Rouge sont tout à fait dignes d’être restaurés, réhabilités, par des entreprises locales, qui seront contentes d’y faire un bon travail, aidées par des “architectes du patrimoine”, soucieux de faire un vrai diagnostic de leur état, avant toute chose, puis de la restauration dans les règles de l’art.
Pour donner une image du fossé qui existe entre la solution du bon père (ou bonne mère ) de famille qui répare, et celle de la grosse artillerie lourde envoyée sur les lieux, pour démolir, on pourrait même aller plus loin en comparant La Cité -jardin à une personne en bonne santé avec des petits bobos, et cette même personne envoyée par erreur de diagnostic à l’hôpital, pour y subir de grosses opérations d’amputation de ses membres, de sa colonne vertébrale, des greffes d’organes, un changement du coeur, des poumons, des intestins, un choc cérébral, une intubation, etc… opérations bien sûr avec l’argent public, à très grands frais, avec paiement du séjour d’hospitalisation sur du long terme, avec des frais de personnel et du matériel, spécialisés au lieu dune consultation d’un simple généraliste, sur place, aboutissant à faire faire des pansements à domicile et de la kiné adaptée.!!
Le coût humain et social des habitants déplacés, relogés, de la publicité pour vanter les opérations ANRU, le “parler” ANRU, de promotion de l’architecture faussement bourgeoise chic de la banlieue ouest, pour satisfaire des élus inconscients… est à réévaluer avec d’autres critères, par l’administration d’Etat, avec le Ministère de la Culture mais aussi celui de la Transition Ecologique et de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales.
La Butte Rouge est à conserver comme modèle européen, récent, d’origine britannique, né à la toute fin du XIXème siècle, comme solution majeure et exemple de réussite nationale d’un habitat sain et écologique, outil aussi valable que la vaccination, pour répondre aux maux sociétaux du XXIème siècle, à laisser précieusement à nos enfants et générations suivantes.
Mandatés par des politiques ou administratifs ignorants, les architectes de L’ANRU vont donc livrer à la casse rapide facile, et monstrueuse des pelleteuses l’oeuvre architecturale et paysagère si intelligente, auxquels ils ne comprennent goutte. Cet ensemble avec, à la clef, des heures et des heures de travail, d’apport de matériaux, de dessins, de réunions pour être construit sur un modèle presqu’utopique acr entouré de parcs et jardins, représente une économie et un bilan carbone incomparables avec leur propre projet. L’architecture qui caractérise les constructions nouvelles est souvent néo-francilienne, Elle dénote par son inculture architecturale: pierre agrafée, toit mansard avec mauvaises proportions, aspect faux chic faux bourgeois, celle du nouveau riche parvenu, qui remplit toutes les revues de promotions immobilières.
Bravo de la part de mon épouse , Catherine ISIDORE née GUYON, qui a vécu 19 ans 20 rue Robert HERTZ de 1945 à 1965.
Elle partage totalement cette analyse et ces émotions avec une pensée particulière pour les grands arbres et le bois de Vérrières.
Elle espère profondément que la Butte Rouge sera protégée et réhabilitée dans le respect de son histoire et de la dignité des gens qui l’habitent actuellement.
Je connais aussi assez bien la Butte Rouge.
J’y ai connu plusieurs familles qui y habitaient dans les années 80-90.
A la base c’est tout de même un très bel endroit qui a du vieillir certes, mais entre moderniser et détruire 3/4 des immeubles il y a tout de même une différence notable.
Je me méfie de ce type de projets de rénovation.
Et pense que c’est le genre de lieu qu’il faut protéger, par ce que les immeubles sont bientôt centenaires et qu’ils tiennent très bien debout, contrairement aux immeubles construits de nos jours qui ont parfois moins de dix ans et dont on doit déjà ravaler les façades.
J’ai vécu 20 ans dans la cité jardin de la butte rouge. Les appartements sont petits et ne disposent pas de la VMC ce qui provoque une humidité permanente dans les logements. Il n’y a pas d’accès pour personne à mobilité réduite (difficile alors de rentrer chez soi quand on se retrouve en fauteuil roulant). Il y a une forte densité de population émargeant à l’aide social (un peu de mixité serait nécessaire). Il faut un projet de remise à niveau (réhabilitation) du bâtit mais aussi de l’accès et des services pour ce quartier. Vouloir muséifié la cité jardins de la butte rouge est une erreur, ce quartier est bien et il mérite d’entrer dans le XXI° siècle.
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